Jour : inconnu, mois : inconnu, année : 2059
Après l’explosion de la centrale, la majeure partie de ma terre natale à été engloutie et la mer ne veut pas se retirer. Elle grignote même de plus en plus de sable. Le bâton que j'ai planté hier pour surveiller son avancée est déjà recouvert par l'eau.
L'homme qui s'est échoué sur la plage est revenu à lui. Il dit s'appeler Tallal et venir d'un camp de réfugiés libanais. Avec ses camarades, il avait entreprit de fuir la montée de la Méditerranée quand leur bateau à été prit dans une tempête.
Grâce à lui, nous avons enfin des nouvelles du continent : ce n'est pas seulement le Moyen-Orient, mais l'Afrique tout entière qui as été touchée. C'est parce que nous sommes sur le continent asiatique que nous n'avons pas été submergés. Pas encore.
Mon père est anéanti par la nouvelle de Tallal concernant la ville engloutit où vivait mon oncle. Il ne veut pas le montrer pour être fort pour ma mère, Malik et moi. Mais je la voit. Cette souffrance dans ses yeux d'oiseau de proie. Ma mère dit que j'ai le même regard d'aigle que mon père. D'elle j'ai les crocs de loup et de petites oreilles presque invisibles dans ma tignasse ébouriffée. Malik, est mon portrait craché : le même air audacieux, la même nonchalance...
Mes parents ne veulent pas partir malgré les conseils de Tallal. Ils ne veulent pas que la Meute de Kader prennent le pouvoir, qu'ils imposent à tout le monde leur loi et leurs idées. Ils sont pour l’éradication des humains qu'ils jugent inférieur, qu'Allah à choisis les neko. C'est facile de détruire, construire quelque chose de durable est bien plus difficile. Nous, nous croyons en la paix et en la diversité des idées. Je ne sais pas si Dieu s'appelle Allah ni si il a quelque chose à voir la-dedans et je m'en moque, je ne fie qu'à mon jugement. Tant que nous sommes là, Kader se tient à carreau. Il nous craint encore. Pour combien de temps?
Tallal est encore faible mais il a accepté de me parler du temps d'avant la catastrophe.
Notre avenir me semble encore plus incertain de jour en jour. Qu'allons-nous devenir?
Jour : inconnu, mois : inconnu, année : 2062
Je me rappelle encore du jour où la mer s'est refermée sur nous. Des cris de ma mère qui nous cherchait. De la main ruisselante de Malik qui m’échappait. Des yeux de mon père qui me disaient de partir et de ne compter que sur moi.
Ça fait 2 mois que je suis parmi les Human. La situation est de plus en plus étouffante. Je suis habituée à me cacher mais s'en est devenu intolérable. Je partage leur but mais ce sont leurs moyens que je condamne. Imposer sa décision au monde, sans laisser d’échappatoire... Tout ça au nom du paradis perdu en lequel ils croient. J'aurai peut-être fait comme eux à leur place...
Ceux que j'ai rencontrer capturait des neko pour leur injecter leur sérum dans l'espoir de les rendre humains. J'en ai volés quelques uns afin d'enduire mes lames de ce poison. Mes "camarades" me sangleraient-ils sur une table si ils savaient que je suis une okami? Cet homme qui m'a donné à manger sans rien exiger en retour m'enfoncerait-il une seringue dans le bras?
Je ne comprends plus ces humains capable du pire comme de la plus grande générosité...
Mon père me disait que j’étais comme lui, un oiseau volant en dans le ciel qui regarde la foule en bas avec une vue d'ensemble. Un rapace qui rive son regard sur son but et ne le perds pas des yeux jusqu'à ce que ses serres se referment dessus.
J'ai l'impression d'avoir perdu ma clairvoyance, d'être un aigle à qui ont à coupé les ailes et qui gît sur les pavés. Je ne suis plus qu'un loup acculé.
Jour : inconnu, mois : inconnu, année : 2065
Il y a 3 mois, à moins que ce soit 4?, j'ai embarqué sur un rafiot en direction de The Paradise. Le voyage à été éprouvant... j'ai eu tout le temps de faire connaissance avec les rats de la cale où je me terre.
Demain nous arriveront, ont hurlé avec joue les marins qui courent sur le pont. Ma main tremble en écrivant ces lignes... bientôt j'aurai un nouvel horizon. Pour combien de temps?